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Charles Fey

Historiquement, en 1894, Charles Fey est l’homme qui a inventé les machines à sous. Le titre d’inventeur de la première machine à sous de tous les temps lui est décerné du fait que son invention récompensait automatiquement les gagnants en argent réel.

Originaire d’Allemagne, il est né le 2 février 1862 à Vöhringen, en Bavière. Facteur d’instruments de métier, dès ses 18 ans, afin d’assouvir ses envies de découvertes, il partit travailler en France, puis en Angleterre. En 1885, en quête d’une nouvelle vie, il rejoignit son oncle aux USA, dans le New Jersey. Après avoir parcouru plusieurs États US, c’est à San Francisco qu’il s’installa définitivement.

Après avoir eu des emplois dans diverses fabriques de San Francisco, en 1890, alors âgé de seulement 28 ans, il ouvrit un atelier pour la maintenance et la réparation de machines.

C’est dans l’arrière-boutique de son atelier, durant ses temps libres, qu’il se lança sur l’idée de fabriquer une machine à sous. De 1890 à 1894, après divers essais, il réussit à créer de toutes pièces la première machine à sous mécanique à paiement automatique. Il décida de l’appeler Liberty Bell.

C’est en 1895 que son invention fut reconnue ! Cette reconnaissance fera de Charles Fey le père des machines à sous mécaniques. Aujourd’hui encore, des slots modernes rappellent le concept d’origine des machines à sous de Fey.

Charles Fey a inventé la machine à sous

Machine à Sous de 1894

Le premier appareil de jeu d’argent commercialisé par Charles Fey, la Liberty Bell, fonctionnait par l’insertion d’une pièce dans une fente. Puis, en tirant sur un levier, les rouleaux de la machine se mettaient à tourner, pour finalement s’arrêter sur une combinaison de trois symboles. Des combinaisons gagnantes récompensaient les joueurs les plus chanceux. Seul le hasard décidait des résultats obtenus. Le mécanisme des rouleaux fonctionnait sur le principe des générateurs de nombres aléatoires.

La Liberty Bell de 1894, fabriquée à San Francisco par Charles Fey
Modèle d’origine, exposé au musée SFO, l’aéroport international de San Francisco.

Exploitation des Machines à Sous de Charles Fey

Dès 1898, Fey su créer un modèle d’affaires juteuses en mettent à disposition ses machines à sous Liberty Bell dans des Saloons de San Francisco. Il percevait des marges de profit de 50% sur les recettes de ses machines.

Lorsque des exploitants ont commencé à avoir des problèmes avec des tricheurs qui inséraient des faux nickels dans les fentes des machines à sous, Fey a modifié ses machines en ajoutant une épingle de détection qui distinguait les vraies pièces des contrefaçons. Du coup, les modèles des machines de Fey étaient très demandés par des établissements qui voulaient profiter de bénéfices juteux. Au temps de son apogée, les slots de Fey allaient être installés jusqu’à la péninsule de San José.

Industrie des Machines à Sous

C’est en 1900 que Charles Fey décida de se consacrer exclusivement aux machines à sous. Ainsi, il venait de lancer l’industrie des slots sur le sol des États-Unis. S’il avait connu les débuts des premiers casinos de Las Vegas dans les années 1950, il aurait sans aucun doute été l’un des hommes les plus riches des USA.

La diffusion des machines à sous de Fey dans toute la ville de San Francisco et sa région allait aiguiser l’appétit des compagnies concurrentes. Charles Fey n’ayant pas protégé ses inventions par des brevets, ces machines seront copiées et commercialisées. La compagnie Mills Novelty, concurrente de Fey, fabriqua des machines à sous ressemblant étrangement aux machines Liberty Bell.

Tremblement de Terre de San Francisco en 1906

Le 18 avril 1906, la production des machines à sous de Fey s’est arrêtée ! Ce jour-là, un tremblement de terre de magnitude 7,9 détruisit le quartier financier de San Francisco, qui s’est ensuite embrasé par un incendie. Suite à cette catastrophe, de nombreux fabricants ont déplacé leurs sites de production vers l’Est, mais Fey a choisi de rester à San Francisco. Avec le soutien de Mary Phelan, un politicien éminent, Fey pu reprendre ses activités. Après seulement quatre mois, les affaires de Charles Fey tournaient à plein régime.

Prohibition

En 1909, les autorités de San Francisco ont fait interdire les machines à sous. Nombreux sont les joueurs qui s’étaient ruinés sur les machines de Fey, et aussi sur les slots autres fabricants. Face à ces problèmes liés aux jeux d’argent, des articles de loi ont prohibé les machines à sous dans toute la Californie.

Face à la prohibition, les fabricants allaient modifier leurs machines à sous. Au lieu de faire gagner des pièces de monnaies, les machines allaient faire gagner des récompenses diverses : des boissons, des cigares, et des lignes de crédit pour consommer dans les bars de la ville. Les récompenses étaient remises par les tenanciers des saloons.

Machines à Sous et Chewing-Gum

La fabrique Industry Novelty, une société concurrente de Charles Fey, inventa en 1909 des machines à chewing-gum. Ces machines, payantes, ne reversaient pas des prix en argent, mais en chewing-gum, elles étaient donc en conformité avec la loi.

Sur les rouleaux des machines Industry Novelty, des symboles de fruits suggéraient des saveurs de chewing-gum. Lors de paris gagnants, les joueurs gagnaient un ou plusieurs chewing-gum. Cette idée quelque peu farfelue allait pourtant avoir du succès. Lors de gains, grâce à un procédé mécanique, les parieurs recevaient automatiquement leurs récompenses.

Compagnie Mills Novelty

Machine The Operators Bell, de Mills NoveltyEn 1910, pour s’imposer comme un leader du marché, Herbert Mills, de la compagnie Mills Novelty, développa la machine à sous The Operators Bell.

La machine, copiée sur les modèles des Liberty Bell de Fey, et inspirée des machines à chewing-gum Industry Novelty, offrait des chances de gagner des pièces de monnaie.

Une des machines de Mills Novelty, la Liberty Bell GUMFRUIT, fabriquée de 1910 à 1915, est aujourd’hui une véritable pièce de musée.

Machine à sous faisant gagner des paquets de chewing-gum

Les machines de Mills Novelty étaient élégantes et attractives. Une année après le lancement des jeux « The Operators Bell », les symboles de fruits des machines allaient être remplacés par des symboles de BAR. Ces symboles représentaient des paquets de chewing-gum, et non des lingots d’or comme beaucoup de gens le pensent encore aujourd’hui.

Dans les années 1910 à 1930, aux USA, la Mills Novelty Company, basée à Chicago, fut l’une des plus importantes entreprises US de machines faisant gagner des récompenses. Aujourd’hui, la compagnie est uniquement spécialisée dans la maintenance de machines à violons.

 

Invention de la Machine à Jackpot

En 1916, Charles Fey inventa la machine à JACKPOT. Une des combinaisons gagnantes du jeu reversait toutes les pièces de la machine. Du coup, Charles Fey est aussi à l’origine des premières machines à sous à jackpot.

Mafia et Bandits Manchots

Aux États-Unis, l’histoire des machines à sous s’est mélangée aux syndicats du crime organisé ! Tout comme les secteurs de l’alcool, de la drogue et de la construction, l’industrie des slots a été exploitée par des mafieux durant les année 1920 et 1930. Non seulement l’offre était dominée par un monopole de la Mafia, mais les machines étaient également truquées. Toutes les figures majeures des opérations mafieuses étaient impliquées – Lucky Luciano, Frank Costello et Vito Genovese. C’est à Chicago et New York que ces groupes organisés exploitaient des machines à sous dans des bars et des clubs clandestins.

Bien évidemment, Charles Fey, tout comme tous les fabricants de machines à sous de l’époque, n’avaient aucun lien direct avec la Mafia qui sévissait aux USA.

Vie de Charles Fey

Né dans une famille de 15 frères et sœurs, Charles Fey n’aurait jamais imaginé qu’il deviendrait l’inventeur de la machine à sous.

Facteur d’instruments de métier, à l’âge de 23 ans il émigra aux USA. Il possédait de bonnes compétences dans l’industrie, et c’est à San Francisco qu’il créa sa propre entreprise.

En 1880, Fey avait reçu un diagnostic de tuberculose ! Conformément aux connaissances scientifiques de l’époque, pour se soigner, il s’installa dans un climat plus chaud, au Mexique. Quelques années plus tard, remis sur pied, il retourna à San Francisco pour une série de traitements à la créosote, qui se révèlent efficaces.

C’est à San Francisco que Charles Fey allait rencontrer sa future femme, Marie Christine Volkmar (1866-1942). C’est en 1889 qu’il épousa Marie, et ils eurent quatre enfants : trois filles et un fils.

Vers 1890, Charles August Fey, lassé du surnom de Gus qui lui était donné, changea de nom. Dorénavant il s’appelait Charles Fey.

Il décéda en 1944, à l’âge de 82 ans, à San Francisco. Son fils, Edmund, avait tenté de reprendre le business de son père, mais il ne réussit pas à s’imposer face à la concurrence.




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Tribut à Charles Fey, par Anthony


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