Le mécanisme de la machine à sous Liberty Bell, conçue en 1894 par Charles Fey, comptait 1000 combinaisons différentes. La machine, ingénieuse en son temps, avait 3 rouleaux contenant des symboles de carreaux, de piques, de fers à cheval, de cœurs, et de la Liberty Bell.
Une fois que le joueur déposait une pièce de 5 cents dans la fente sur la partie en haut à droite de la machine, il devait ensuite tirer le levier placé sur le côté. À chaque lancé, les rouleaux commençaient à tourner, pour finalement s’arrêter de manière aléatoire sur une combinaison de symboles.
Gains et Paiements
Lors de la mise d’une pièce de 5 cents dans la machine à sous, si un même symbole apparaissait sur les trois rouleaux de la machine à sous Liberty Bell, une cloche sonnait, et la machine reversait automatiquement les pièces gagnées.
Les premières machines Liberty Bell offraient des gains pouvant atteindre 50 cents (10 pièces de 5 cents). En 1895, pour rendre ses jeux plus attractifs, Fey passa les plus grands gains à 20 pièces de 5 cents, donc 1 dollar.
Le jackpot s’obtenait lorsque trois symboles Liberty Bell s’affichait sur la ligne de paiement.
Lignes de paiements de la Liberty Bell dès 1895
- 2 x fers à cheval = 2 pièces
- 2 x fers à cheval + 1 étoile = 4 pièces
- 3 piques = 8 pièces
- 3 carreaux = 12 pièces
- 3 cœurs = 16 pièces
- 3 Liberty Bell = 20 pièces
La machine à sous payant automatiquement les gains, elle était très rentable pour Charles Fey. Il n’était pas nécessaire d’avoir un employé présent lorsque des joueurs faisaient leurs paris. Ce concept a tout de suite plu aux clients des saloons équipés des machines à sous Liberty Bell.
Des clients, lassés de perdre, avaient surnommé la machine le « bandit à un bras ». Malgré cela, les machines à sous de Fey demeuraient populaires.
Popularité
En 1907, face à la demande grandissante pour des machines à sous, Charles Fey créa des nouveaux modèles de machines.
En 1910, la compagnie Mills, concurrente de Fey, fabriqua la machine Operator Bell, un jeu composé de symboles de fruits. Cette machine allait devenir une réelle marque de fabrique. Pour réduire les coûts de fabrication des machines, en 1915, Mills Novelty Company commença à fabriquer des machines avec des boitiers en bois. Les machines en fonte lourde allaient peu à peu être retirée du marché.
En 1916, Charles Fey a été l’initiateur de la première machine à sous à JACKPOT. Une des combinaisons gagnantes du jeu reversait toutes les pièces de la machine. Ces « bandits manchots » avaient eu un vif succès. Toutefois, les concurrents de Fey n’ont pas hésité à copier le concept du jackpot, ce qui a fait du tort au business de Fey.
Machines à Sous à Fruits
L’origine de la machine à sous reversant des gains en argent réel revient à Charles Fey. Les machines de l’inventeur auront eu du succès sur une décennie. C’est avec le modèle de la machine Liberty Bell que Fey aura marqué l’histoire.
Devant faire face à la prohibition des jeux d’argent, et aussi aux machines des fabriques concurrentes, Charles Fey, le pionnier de la machine à sous, n’aura jamais baissé les bras. Selon les archives documentées, le Californien d’origine bavaroise aurait collaboré avec l’entreprise Mills pour la fabrication de machines à sous à fruits.
Pour contourner la loi sur l’interdiction des jeux de hasard en Californie (en 1909), Charles Fey, en partenariat avec la Mills Novelty Company, aurait contribué à la fabrication de machines à sous à fruits.
Les machines à fruits de Fey et Mills donnaient la possibilité de gagner des chewing-gum sur chaque nickel joué. Pour souligner l’idée qu’il s’agissait de distributeurs automatiques, et non d’appareils de jeu, des symboles de fruits remplaçaient les symboles de poker.
Les fruits suggéraient des saveurs des chewing-gum ! C’est ainsi que les populaires symboles de fruits ont fait leurs apparitions dans le domaine des slot machines. Quant aux symboles BAR, ils représentaient l’étiquette de l’emballage du chewing-gum, ou alors un paquet de chewing-gum.
Années 1930 et 1940
Au début des années 1930, les machines à sous allaient connaitre des modifications importantes. Premièrement, elles allaient devenir plus silencieuses. Deuxièmement, les boitiers des machines étaient fabriqués en bois, et chaque machine avait un design unique.
Dans les années 1930 les machines à sous ont connu un regain de popularité en Amérique. La fin de la prohibition, le 5 décembre 1933, aura été un facteur déterminant. Les machines de Fey continueront d’avoir du succès, mais face aux fabriques concurrentes, le business de l’inventeur de la money slot machine allait peu à peu connaitre un certain déclin.
Machines à Sous et Casinos
Bugsy Siegel, le patron du Flamingo Hôtel Casino de Las Vegas, ouvert en 1946, a été le premier exploitant de salles de jeux à disposer de machines à sous. En à peine quelques années seulement, les revenus générés par les machines du Flamingo allaient dépasser ceux des jeux de table. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que l’industrie des machines à sous allaient avoir un succès mondial.
Aujourd’hui, le Flamingo de Las Vegas appartient au groupe Caesars Entertainment. Fondée en 1937 à Reno, la compagnie, dorénavant basée à Las Vegas, détient des propriétés dans divers états US, ainsi qu’en Afrique du Sud, en Angleterre, au Canada et en Égypte.
Machines à Sous Liberty Bell
Les machines fabriquées par Fey n’auront jamais été exploitées dans les casinos. Au temps de sa gloire, l’inventeur de la Liberty Bell aura surtout exploité ses machines à sous dans des bars et des saloons de San Francisco.
Né le 9 septembre 1862, et décédé le 10 novembre 1944, le pionnier de la machine à sous à paiement automatique, Charles Fey, demeurera toujours un personnage clé de l’industrie du jeu. L’ironie du sort voudra que ni Fey ni ses héritiers n’auront pu profiter du boom des casinos durant les années 1950.